Psychonauts sur Xbox Jeu Video

Ceux qui comme moi ont connu la grande époque des jeux d'aventure sur PC connaissent forcément des titres comme Full Throttle, Day of the Tentacle et Grim Fandango. Des jeux bourrés d'humour, inventifs, jouables mais surtout avec à chaque fois un scénario barré. Qu'est-ce que ces jeux mythiques ont en commun? Un homme : Tim Schaffer. L'un des plus grands de sa profession. Cela faisait des années que nous attendions une nouvelle oeuvre de l'artiste. A y est ! Psychonauts est arrivé.

L'histoire est simple, vous incarnez Razputin (Raz pour les intimes) qui a toujours souhaité devenir un psychonaute, c'est-à-dire quelqu'un qui met à profit ses pouvoirs psychiques pour le bien de l'humanité. C'est donc pour cela qu'il se rend dans un camp d'été d'entraînement pour jeunes ayant ce genre de pouvoirs. Guidé par le coach Oléander, ses autres profs et ses nouveaux camarades, Raz s'initiera à la pratique des pouvoirs psychiques cachés en lui tout en enquêtant sur de mystérieuses disparitions : celles des cerveaux des autres enfants. Voilà pour l'histoire de base qui recèle de nombreux rebondissements en tous genres puisque, fidèle à lui même, Schaffer nous a concocté un scénario barré, tordu mais surtout très prenant.

Complètement barré...
Le jeu est assez linéaire puisque le scénario évolue en fonction des cours auxquels on assiste, cependant on a la possibilité de se balader dans le camp pour récolter des items et ainsi acheter des améliorations à Ford Cruller, l'homme à tout faire du camp (ou presque). Bref, l'emploi du temps de Raz est assez complet surtout pendant les cours où il se fera téléporter dans les esprits de ses professeurs afin d'apprendre de nouvelles techniques et faire avancer le scénario "du complot des cerveaux". Plus d'une dizaine de niveaux seront nécessaires pour le déjouer, ce qui équivaut à un peu plus d'une dizaine d'heures de jeu en fonction de la recherche de bonus ou non. Et le temps passe vite, très vite car on enchaîne les niveaux avec beaucoup de plaisir tant ils sont bien fichus.

Justement parlons du level design et des graphismes. Bien que la maniabilité soit quelques fois problématique dûe principalement à la caméra (bah oui, on est dans un jeu de plate-forme avant tout), les décors sont remarquablement travaillés, quelque fois assez vides mais pourtant ils ne manquent ni de beauté ni de vie. En effet, on retrouve un je-ne-sais-quoi de Burtonien dans l'ambiance qui se dégage de l'environnement avec des volutes, des branches torturées, des recoins sombres mais aussi des lotissements à la "Edward aux mains d'argent", etc... Mais les inspirations ne s'arrêtent pas là puisque l'on retrouve des clins d'oeil au cubisme, à Napoléon, à Rocky, etc...

La tête de l'emploi...
Cette inspiration se retrouve aussi beaucoup dans les personnages qui possèdent des têtes difformes, des petits bras, des coupes de cheveux loufoques mais surtout des caractères bien distincts et bien trempés pour la plupart. Pour compléter le tout, la bande-son n'est pas en reste puisque les bruitages sont tout à fait convaincants et les doublages français parfaits. Quant aux musiques, elles sont tout simplement excellentes. On voyage de la country au disco, en passant par de la musique expérimentale. Du tout bon que j'vous dis.

Que dire en conclusion si ce n'est que tous les fans de la première heure attendaient le nouveau jeu de Tim Schaffer avec beaucoup d'impatience (et il a su se faire attendre) et que nous n'avons aucune raison de nous inquiéter. Tout ce qui fait le talent de ce bonhomme est réuni dans Psychonauts : humour, scénario tordu, personnages attachants, graphismes soignés... La liste est longue. Les quelques problèmes de caméra et la courte durée de vie ne doivent en aucun cas vous rebuter. Et bien que la durée de vie soit courte, le monde créé est si réussi que l'on a envie d'y retourner et de recommencer.

Que l'on ne vienne pas me dire que le jeu est surnoté car, même si l'on ne connaît pas les précédents jeux de Schaffer, on reste tout de même avec l'un des meilleurs jeux de plate-formes qui m'ait été donné de voir depuis un moment. Les développeurs ont compris qu'il ne suffit pas de faire des jeux qui se vendent mais qu'il faut laisser libre cours à son imagination et faire ce qu'il nous plaît au risque de ne pas rentrer dans le moule (tout comme Lorne Lanning ou encore Michel Ancel). D'ailleurs, il l'exprime de manière assez humoristique dans le jeu puisqu'il faudra combattre plusieurs types de censeurs venus pour vous faire la peau.