Worms Open Warfare sur PSP Jeu Video

Les possesseurs de PSP qui connaissent déjà le concept de "Worms" ont tous dû se dire qu'à priori, "Worms" sur PSP, ça ne pouvait qu'être sympa... Pour les retardataires, "Worms" (dans toutes ses déclinaisons, soit plus de vingt volets sur consoles et PC) est un jeu de stratégie au tour à tour en 2D (sauf pour quelques versions 3D moins populaires) dans lequel plusieurs équipes de vers de terre se mettent sur la tronche à l'aide d'un arsenal militaire totalement délirant d'originalité et ce, jusqu'au génocide total. Si les premiers épisodes ont connu un succès énorme en créant tout d'abord la surprise puis en assurant des volets successifs réussis, le concept "Worms" s'est quelque peu essoufflé par la suite et les derniers épisodes en 3D ne sont pas parvenus à faire redécoller les ventes ni à rendre sa jeunesse à cet univers particulier et si convivial

Alors ne vous attendez pas à une révolution, ce "Worms Open Warfare" est un véritable copié collé des précédents "Worms" en 2D : le concept na pas bougé d'un iota, tant au niveau du gameplay qu'à celui des modes de jeu. Non, cette nouvelle mouture ne se distingue des précédentes uniquement sur deux points ; enfin à ma connaissance en tout cas. Le dernier "Worms" auquel je me suis attelé était "Worms World Party" sur Dreamcast, c'est donc par rapport à ce dernier que j'effectuerai les rares comparaisons de ce test ; ). Vous ne m'en voudrez pas de ne pas tous me les être farcis, un "Worms" en vaut bien souvent un autre... Mais avant de parler de ce qui a changé, parlons du statique, de l'immuable : que ce soient les petits commentaires des vers, leurs noms, leurs pierres tombales ou encore le nombre de munitions dispo ; tout est une nouvelle fois paramétrable selon vos goûts. Ensuite, ceux qui pensent que la PSP peut rendre plus ardue la prise en main habituellement excellente des worms, qu'ils se rassurent : la visée au stick ne prend que quelques secondes d'adaptation et le zoom manuel à trois niveaux permet de toujours trouver la vue adéquate à la situation.

Pour revenir aux deux différences notées par votre serviteur qui ne s'est pas tué plus de 10 heures sur cet "Open Warfare", eh bien il y en a une bonne et une mauvaise. Commençons par la bonne : cette version PSP a bénéficié d'une refonte totale des backgrounds et des musiques associées. Terminé l'éternel fond noir permettant, il est vrai, une vision sans faille du jeu mais restant quand même très monotone et franchement vieillot. Pour ce "Worms" le fond de l'écran simule une perspective par un jeu de scrolling différentiel entre plusieurs images... Mais si, rappelez vous les anciens shoot them up ou beat them up dans lesquels plusieurs fonds défilaient les un devant les autres à des vitesses différentes... Vous ne voyez toujours pas ? Bon, ben il n'empêche quici cest le cas et que c'est vachement plus beau que dans "Altered Beast" ! C'est peut-être un détail mais ce qui était autrefois triste et mort dans ce petit jeu de stratégie devient tout à coup vivant ; un bon point.
Les musiques d'ambiance viennent souligner le caractère particulier des décors : musique de Noël sous la neige, futuriste et énigmatique dans l'espace, diabolique sous la terre et londonienne à Londres. Donc vous l'aurez compris, j'ai bien aimé ça, ce petit effort.

Passons maintenant au mauvais point, enfin celui qui m'a le plus gêné : le manque d'armes. J'ai eu beau chercher dans les menus et dans le bouquin du jeu, il n'y a rien à faire, les programmeurs ont oublié de mettre le quart de l'arsenal des anciens worms ; et le quart le plus fun qui plus est ! Les connaisseurs jugeront mais à titre dexemple, voici une liste non exhaustive de ce qui n'est plus disponible : la super banana bomb, la grand mère, le marteau- piqueur, le bunjie, la batte de baseball, la vache, le courrier explosif et l'espèce de bombe sacrée dont je ne me rappelle plus le nom ; vous savez, celle qui faisait un gros « alléluia » avant de faire péter la moitié de l'écran. Toutes ces merveilles ont tout bonnement disparu de l'armurerie de nos lombrics belliqueux. Il reste encore quelques perles comme le mouton, la corde ninja, le raid aérien, le jet pack ou encore la dynamite et bien entendu les traditionnels uzi, bazookas et mines qui sont aussi de la partie. En cherchant une raison à cette stupide censure, j'en suis venu à lexplication suivante : la taille de l'écran ne permettait pas d'ouvrir un grand menu affichant toutes les armes ! Je vous l'accorde, c'est pas terrible mais je n'y comprends tellement rien... rien à débloquer, pas d'artillerie tournante (ça aurait pu être une solution), seulement des armes qui ne sont pas toutes disponibles en début de partie et qui le deviennent après quelques tours. Dommage.

Pour terminer sur "Worms", il faut bien dire que c'est avant tout un jeu multi joueurs et que de mémoire de lombric, en solo, ça n'a jamais été le pied. Ça tombe bien, la PSP permet deux modes de jeu multi : le premier coûte très cher puisqu'il vous faudra chacun une PSP et un exemplaire de "Worms Open Warfare" pour vous affronter jusquà quatre en même temps. J'ai beau y penser, à part dans le train ou dans la voiture, ça doit quand même pas trop être le pied de poireauter devant son écran en attendant que les trois autres fassent leur sombre besogne... M'enfin, c'est quand même sympa d'y avoir pensé. Je vous le déclare haut et fort, "Worms" est plutôt un jeu qui, de mémoire d'étudiant, se joue en Hot Seat : comprenez par là en tournante, à quatre sur un seul PC, collés devant le moniteur et à pouffer de rire à la moindre maladresse de l'adversaire et à en redemander encore une petite dernière, une « revanche » comme on dit, au bout de vingt parties encore, jusquà ce qu'il soit trop tard pour aller se coucher (spéciale dédicace à Greg et Romain, s'ils lisent ce test un jour, qu'ils menvoient un mail ;-). Ici aussi, le Hot Seat est possible sauf que vous ne changez plus de siège, c'est la console qui vient à vous et du coup, soit vous ne voyez pas ce qu'il se passe soit vous vous retrouvez à trois à lorgner au-dessus de l'épaule du quatrième qui ajuste sa grenade en râlant : « J'aime pas qu'on soit dans mon dos », tout en se mordillant la langue.

Pour conclure, après un mode solo rasoir ou tout au moins éculé, le mode multi souffre du support sur lequel il est adapté. La PSP, malgré d'excellentes fonctions multi joueurs, ne se prête pas vraiment à l'éclate à plusieurs sur ce "Worms" ou alors cela coûte si cher (4jeux + 4 consoles) que le cas de figure ne doit pas se présenter souvent. Reste que cet "Open Warfare" est tout de même une réussite compte tenu des limitations imposées par le jeu traité ici. "Worms" reste et restera "Worms" avec ses bons et ses mauvais côtés. L'humour est toujours au rendez-vous, la jouabilité est bonne et la durée de vie est théoriquement infinie à plusieurs. Alors malgré une note un peu dure pour cette version PSP, peu encline au jeu en multi, donnez une chance à ce petit jeu fun et rapide qu'est "WOW" (tiens, WOW, ça ne vous dit rien ?)