Zone of the Enders : The 2nd Runner sur PS2 Jeu Video

Tout le monde connaît Hideo Kojima, (non ? Ah bon). Rappelons que Maître Kojima est à l'origine de la série des Metal Gear, série qui a marqué l'histoire du jeu vidéo par son originalité dans la façon de concevoir le jeu. En effet H. K construit l'histoire de façon très cinématographique : les décors, l'éclairage, les déplacements du personnage mais aussi les angles de caméras ; tout est pensé cinéma.

Il ne se contente pas d'ajouter des cinématiques aux différentes étapes du jeu mais les intègre de manière fluide, les faisant ainsi totalement fusionner avec le jeu lui-même. L'impression d'immersion, à la fois dans le jeu et dans la peau du personnage, est bien plus forte que dans nombre d'autres jeux. Il implique le joueur d'une manière unique dans les univers qu'il crée. C'était bien sûr le cas avec Zone Of The Enders premier du nom, un jeu original qui se démarquait bien des productions du moment mais qui, par manque d'aboutissement, n'avait pas conquis autant de joueurs que MGS 2. Pour ZOE 2, on garde tous les bons ingrédients du premier et on pousse le concept et la réalisation à leur maximum pour nous offrir un jeu magnifique qui fourmille de bonnes idées. L'action se déroule après le premier épisode (logique Pas forcément !), toujours dans une ambiance guerre des planètes avec des personnages charismatiques, à la psychologie très travaillée, propres aux mondes de Kojima. On retrouve des protagonistes du premier opus mais beaucoup d'autres dont Dingo Egret, le personnage que vous dirigerez, font leur apparition.

Le début du jeu nous remet dans le bain en ré expliquant le contexte un peu complexe de ZOE, retraçant les principaux événements qui ont conduit à la situation actuelle. Nous sommes au XXIIème siècle et la guerre pour le Metatron, source d'énergie ultime, fait toujours rage. L'histoire commence avec Dingo Egret qui, au cours d'une mission de routine, découvre une source de Metatron sur un satellite de Jupiter. Par un concours de circonstances, il va être amené à prendre les commandes du Jehuty, un Orbital Frame (Mecha) surpuissant. Dès le début, on est plongé dans l'action dont on comprend tout de suite qu'elle sera soutenue durant toute l'aventure et qu'il faudra s'accrocher au rythme imposé et acquérir une certaine dextérité avant de venir à bout de l'armée d'Aumaan, particulièrement d'Anubis, le plus puissant des Orbital Frame. Heureusement, la prise en main est très bien étudiée et malgré les nombreuses possibilités du Jehuty, on maîtrise assez vite les techniques de déplacement et d'attaque qu'il faudra adapter soit au corps à corps soit à distance. Les armes sont nombreuses : celles d'attaque comme les Comets, les missiles autoguidés ou le terrible Vector Cannon et celles de défense comme le Zéro-Shift, une image rémanente qui leurre les ennemis ou encore le Geiser pour les paralyser momentanément.

Au corps à corps aussi, les possibilités sont nombreuses : vous pouvez saisir l'ennemi pour le projeter sur un autre ou contre un mur, après l'avoir fait tournoyer comme un vulgaire morceau de ferraille ; utiliser des éléments du décor comme boucliers ou comme armes Même si par moments un peu de confusion règne à cause des placements de caméras pas toujours parfaits et de la multitude d'ennemis présents ; le plaisir reste intact. Une fois les techniques de combat assimilées, laffrontement avec ces derniers devient vraiment jouissif, on prend un réel plaisir à exterminer tout ce qui se trouve à l'écran et on apprécie de voir des vagues énormes d'ennemis débarquer ainsi que des boss dignes de ce nom. C'est là qu'est la vraie force du titre : les missions très variées s'enchaînent presque sans discontinuer et les cinématiques magnifiques s'intègrent parfaitement et ne rompent jamais le rythme soutenu de l'action.

Un soft superbe graphiquement, tout en cel-shading, bourré d'effets lumineux et d'explosions foisonnant à l'écran ; le tout soutenu par un thème musical grandiose. On assiste à des scènes d'une intensité rare avec le débarquement de croiseurs Barham ou encore lorsquon se retrouve seul pour guider une centaine de LEV attaquées par l'ennemi Fabuleux ! On aimerait que cela ne s'arrête jamais et c'est un peu là que le bât blesse ; en effet, on se retrouve rapidement, sans s'y attendre, face à Anubis, l'adversaire final. Heureusement, on pourra ensuite jouer à des combats en VS avec les différents Orbital Frame du jeu (ceux des ennemis et amis) et on recommencera le jeu avec délectation, pour le terminer dans les cinq modes de difficulté. De plus, la version Spécial Edition, distribuée en Europe, comporte quelques extras : des niveaux supplémentaires, des cinématiques plus longues et un mode qui permet de refaire indépendamment les combats contre chaque Boss.

On constate donc que le seul point faible du jeu est sa durée de vie ; mais comment blâmer un jeu si unique et prenant que ZOE : The Second Runner ? Il saura ravir même les joueurs qui ne sont pas spécialement fans de Mecha par son originalité et sa réalisation sans faille, orchestrée par Maître Kojima qui nous offre ainsi un jeu réellement somptueux. Un chef-d'oeuvre qui doit trouver sa place chez tout possesseur de PS2