Arx Fatalis sur PC Jeu Video

Véritable mic-mac de genres, Arx Fatalis est sorti tout droit d'un petit studio lyonnais apellé Arkane. Aux influences certaines de titres comme Dark Project, Ultima Underworld ou même la série The Elder Scrolls, Arkane nous montre qu'en réunissant des genres assez différents, le résultat peut être aussi splendide que ses oeuvres inspiratrices. Il faut certes avoir de bonnes aspirations, mais une bonne dose de génie aussi; et c'est ça, c'est grand.

Et c'est avec cette introduction qui pourrait aussi faire office de conclusion que j'aborde l'article de Arx Fatalis, vous l'aurez sûrement compris dès le départ, mais pour les retardataires (ceux du fond ?), il faut préciser qu'Arx Fatalis est un très grand jeu. Rappelons d'abord si vous voulez bien (et même si vous ne voulez pas), que le jeu se passe dans un monde souterrain qui autrefois a connu les joies de la surface. Mais le soleil déclinant petit à petit, il a fini par disparaître et une ère glacière s'est ainsi abattu sur ce beau monde. Gobelins, humains et trolls mirent donc de côté leurs petites divergences et allèrent s'installer dans des galeries construites il y a de cela quelques temps par les nains. Les divergences sont petit à petit revenues, et hommes et gobelins sont alliés sans réellement l'être. Ajoutez à ce joyeux petit monde, un Dieu maléfique (faut il le préciser ?) qui veut revenir sur Terre, et ce par l'intermédiaire d'une secte, et vous aurez donc une bonne idée de ce qu'est le monde d'Arx. Le héros que vous dirigerez est quant à lui un amnésique, qui est arrivé dans ce monde, on ne sait trop comment et qui découvre ce dernier en même temps que nous. Bien évidemment, au fil de l'aventure, on apprendra diverses choses sur ce dernier, que je ne dévoilerais pa,s bien évidemment (bah ça, non ! ^^).

Précédemment, j'ai souligné qu'Arx Fatalis était un condensé de différents types de jeu, il est donc de convenance (héhé, j'ai du vocabulaire moi) de préciser cela. Bien qu'Arx Fatalis adopte une vue FPS, qui reste quand même plus proche d'un Elder Scrolls que dans Soldier of Fortune bien entendu, il s'octroie quelques éléments du jeu de rôles : on retrouve donc un système de points d'expérience, un inventaire et des rapports entre caractéristiques et efficacité sur un objet ou un ennemi (pour crocheter une serrure par exemple ou repérer un passage secret). Cependant, à la différence d'un jeu de rôles classique, le joueur n'est pas obligé de se cantonner à une classe et comprend bien vite qu'il faut essayer d'avoir un personnage régulier dans tous les domaines (magie, combat et infiltration) pour avoir une chance de s'en sortir dans ce monde difficile qu'est Arx Fatalis. Autre point intéressant, le système de lancer de sort qui se veut plus immersif qu'un Morrowind ou un Baldur's Gate. Ici, appuyer sur une touche ou cliquer sur un icône pour lancer un sort n'existe pas, et on doit au préalable posséder certaines runes (et un niveau de magie adéquat) pour se permettre de lancer tel ou tel sort, et ce par l'intermédiaire de la reproduction de certaines runes à l'écran via la souris (le système n'est pas sans rappeler un certain Black & White). La vitesse de lancement du sort dépendra donc de la dextérité du joueur. D'un point de vue purement pratique, on pourra quand même le regretter à certains moments, tant des scènes demandent une réaction rapide et nette, ne laissant en fait que peu de place aux joueurs plus lents et réfléchis.

D'où un point assez regrettable au niveau du titre : son importante difficulté. Il va sans dire qu'Arx Fatalis est un bon jeu, par son gameplay ou son scénario, mais sa difficulté rebutera sans aucun doute certains joueurs. Difficulté d'abord présente dans la qualité des énigmes qui sont proposés, il m'est arrivé d'être bloqué quelques temps sur des énigmes me forçant ainsi à charger et recharger une même sauvegarde pour essayer de comprendre (certes, je ne suis pas un expert en énigme, et je préfère de loin un Sam & Max à un Myst, mais tout de même !). Une difficulté qui se retrouve aussi dans les combats, que ces derniers se trouvent au début ou à la fin du titre, chacun d'eux constitue en soit un réel challenge pour le joueur. D'où des combats, et un univers en général, qui nous pousse à nous creuser quelque peu les méninges, pour être inventif et comprendre qu'il n'y a pas une seule solution, et c'est sans aucun doute l'un des grands points forts du jeu.

Si ce dernier se veut linéaire dans sa progression et son scénario (les quêtes annexes étant tout de même assez rares), on comprend bien vite que pour mener à bien une mission, on pourra la faire d'une façon personnalisée en quelques sortes : chaque joueur ayant une manière différente de réagir à cette situation, sa réponse étant donc aussi différente. Il faut donc savoir qu'Arx Fatalis prend en compte cela, un peu à la manière d'un Deus Ex. Si vous avez envie de laisser périr un individu de ce monde, pour punir un proche par exemple, rien ne vous empêche, même si bien entendu, il ne vous appréhendera plus de la même façon. De même que vous n'êtes pas obligé de rentrer dans le tas, parfois un peu de subtilité vous permettra de contourner un ennemi qui vous aurait grandement affaibli si vous l'aviez affronté. Une intéraction avec le joueur qui atteint donc des sommets. Un sommet qui se retrouve aussi dans l'IA des PNJ (personnages non joueurs), via leur attitude au combat et en dehors du combat. Les gobelins par exemple n'hésiteront pas à aller amener leurs petits copains pour essayer de vous botter le train de la meilleure des manières, ces derniers n'abandonnant d'ailleurs pas la chasse ou bout de quelques instants, mais vous traquant bel et bien. D'où, l'idée d'en finir rapidement avec vos ennemis pour éviter de se faire repérer. Un joueur qui fonce dans le tas ne saura résister infiniment.

Et en plus de tous ces petits points positifs cités auparavant, Arx Fatalis a le mérite d'être beau avec une modélisation des personnages bien huilée, et surtout un level design qui bien que légèrement austère sait se montrer convaincant. Chaque race ayant un design réellement différent de d'habitude et notamment les trolls que l'on retrouve en créatures stupides mais bourrées d'affection (comme des gros nounours mais en plus odorants). Arx regroupe donc des endroits variés, certains plus propices à l'émotion, d'autres à la rigolade. Ce monde a beau être petit, il réussit tout de même à regorger de vie, grâce à ses graphismes de haute volée mais aussi grâce à sa bande son tout simplement monstrueuse. Certes, il n'y a qu'assez peu de thèmes musicaux, mais c'est l'ambiance sonore qui prime avec des bruits venant d'un peu partout, nous rendant quelques fois paranoïaque.

Arx Fatalis est un chef d'œuvre à la française ! On en connaît peu et on aimerait bien en voir plus souvent. Force est de constater que la France a une tradition du jeu de rôles assez impressionnante et sait réellement innover s'il est pourvu de petits génies dans son équipe. Arkane est un studio à suivre et on espère encore de jolies heures avec eux !