Alone in the Dark sur PC Jeu Video

Certains jeux ne contiennent pas de belles histoires. Certains jeux sont comme d'anciens livres occultes, ils ne doivent jamais être ouverts. Alone in the Dark est le premier jeu de survival horror/énigmes sur pc (et sur tout autre support d'ailleurs)., un jeu édité et developpé par Infogrames et sorti en 1992.

7 ans. C'est l'âge auquel j'ai pu jouer pour la première fois à ce jeu. L'âge où j'ai tenté cette experience à la fois monstrueuse et terrifiante, et fort heureusement accompagné par mon frère. Alors, imaginez : deux jeunes enfants, dans leur cave, en train d'avoir la peur de leur vie sur leur pc. Ca donnera une bonne idée de ce qui c'est passé chez moi, il y a pas mal de temps. Nous étions seuls, seuls dans la maison Derceto : une ancienne demeure où nous devions enquêter sur la mort de Jeremy Hartwood, pendu, quelques jours avant notre venue dans cette demeure.

Nous avions donc la possibilité de jouer la nièce du défun : Emily Hartwood, qui veut éclaircir la mort de son oncle; ou alors un detective privé : Edward Carnby, bien décidé à tirer cette affaire au clair lui aussi. Les deux personnages vivront la même histoire, leurs mouvements au corps à corps sont différents, rien de plus, rien de moins. Après la scène d'introduction où l'on peut observer notre personnage arriver dans la maison et monter jusqu'au grenier, on est livré à nous même. Et bien vite, les attaques commencent : je me souviendrais trop bien des deux premières tant j'y ai joué : une musique rapide retentit, on se précipite pour pousser une armoire près d'une fenêtre puis une malle sur une sorte de trappe. Sinon ? On peut choisir le combat : une sorte de zombie lent avec une tête ovale, ou un monstre qui ressemble à un mini T-Rex. Après plusieurs combats, et plusieurs énigmes : ah! celle des miroirs m'a obsedé un bon bout de temps, on se retrouve au rez de chaussée de la maison, et on va se rendre compte que l'on ne peut plus sortir de la maison. Une autre solution s'impose. Le joueur doit donc la trouver.

Qu'il soit récent ou non, un jeu de frisson s'appuit souvent sur sa bande son. Bien des jeux d'horreur aujourd'hui n'arrivent pas à avoir la performance au niveau des effets sonores. Aujourd'hui encore il m'arrive de jouer à Alone in the Dark et j'ai peur, c'est l'un des rares jeux, je dois l'avouer, qui arrive à me faire peur. Lorsqu'une musique retentit, on sait à quoi elle s'apparente : une attaque ? Un monstre plus subtil et plus dangereux qu'un autre ? Vous me parlerez de traumatisme ? C'est peut être vrai, mais c'est tellement bon de savoir qu'on peut encore être effrayé par un jeu. Et bien que les effets sonores soient et resteront pour bien longtemps primaires, le fait est que les thèmes sont effrayants et oppressants. L'atmosphère nous fait suffoquer, et on arrive à avoir la même envie que celle du personnage du jeu : sortir de cette foutue baraque ! Foutre le camp pour aller retrouver notre bon Casimir à la télé. Car si l'horreur n'est pas réellement montrée, elle est omniprésente. Tapie dans l'ombre, prête à nous sauter dessus, à nous attaquer et nous emporter dans les ténèbres. Dans un sens, le titre du jeu se suffit à lui même. Bien vite, on se rend compte qu'on sera seul. Seul dans une maison où le danger est partout, où le danger est multiforme.

Au début de mon test, j'ai parlé de survival horror/énigmes. Je vais m'étendre un peu plus sur ce sujet. Alors oui, ce jeu est un survival horror compte tenu du peu d'armes, de munitions et de soins que l'on a pour survivre. Il me vient l'envie de faire une comparaison avec le grand Resident Evil, souvent consideré maître dans le survival horror. Pourrait-on dire que Resident Evil a puisé dans Alone in the Dark ? Peut être dans les placements de caméra, mais il va sans dire que Resident Evil ne m'a jamais fait autant peur qu'Alone in the Dark, hormis peut être quelques moments dans Nemesis (les phases de combat contre Nemesis étant assez oppressantes). Mais il se dégage d'Alone in the Dark une ambiance qui nous amène petit à petit vers la folie, une ambiance suffocante, et c'est ce qui rapproche en fait peut être le titre d'un Silent Hill bien huilé. On y trouve une partie énigmes bien corsée, sûrement plus que dans un Silent Hill, je n'ai pu jouer qu'aux 2 et 3 sur Pc. Mais, comme dans un Silent Hill, beaucoup d'éléments reposent sur l'ambiance et l'imagination. Peut être une horreur plus forte ?

Il vient enfin la dernière partie de mon test : l'aspect vidéo. L'individu qui découvre le jeu le trouvera sûrement moche, comme souvent avec un vieux jeu. Cependant, pour l'époque, c'était un must. Avoir un visage aussi détaillé, des intéractions avec l'environnement, des combats. Ce n'était pas donné à tous les jeux d'aventure, beaucoup gardant le format 2D, Alone in the Dark osait la 3D, avec quelques formats 2D.

Alone in the Dark porte trop bien son nom. En effet, cette sensation d'être seul est palpable. Aujourd'hui, on va adorer ou détester, c'est certain. Le titre est vieux, moche et semble ne pas être fini. D'autant plus qu'il fonctionne sous Dos. Mais il existe des jeux mythiques, et en voilà un. Difficile donc de mettre une note quand on sait que le jeu a plus de 14 ans.